Auditions
« Lorsque le confinement a été annoncé à la mi-mars, il était clair pour nous que l’activité devait se poursuivre. Et que devions nous réorganiser. Nous avons commencé par réaménager nos locaux pour accueillir au maximum trois personnes simultanément dans les salles d’audition. Nous avons également dû prendre certaines dispositions techniques et matérielles afin que les auditions puissent continuer de se dérouler dans le respect des principes de l’État de droit. »
Garantie de l’État de droit
« Le problème était que les représentants juridiques n’étaient plus autorisés à accompagner leurs mandants dans les salles d’audition, en tout cas pas durant la première phase. La communication était très difficile, car les différentes parties impliquées étaient réparties dans plusieurs pièces et parlaient toutes en même temps via un interphone. Les barrières linguistiques ne faisaient que compliquer un peu plus la situation… »
Routine
« Il y avait beaucoup de stress et il nous fallait nous adapter en permanence. Nous avions peur d’être infectés ; nous avons dû placer certains requérants d’asile en quarantaine. Les liaisons transfrontalières avec l’Italie ont ensuite été interrompues et nos interprètes italiens se sont parfois retrouvés bloqués pendant des heures avant de pouvoir entrer sur le territoire suisse. Au bout d’un mois, la situation s’est enfin améliorée et nous avons pu retrouver une certaine routine de travail. »
Réactions
« La plupart des requérants d’asile venaient d’Italie. Nous avons été impressionnés par leur coopération et leur calme durant les auditions. Ils savaient que nous étions tous dans la même situation. Malgré des tensions parfois importantes, il n’y a pas eu de réels problèmes. »
Proximité
« Nous, les Tessinois, sommes d’un tempérament vif. Nous sommes aussi très proches les uns des autres. Les nouvelles règles de la Confédération nous ont donc durement touchés et la situation reste difficile aujourd’hui. Nous espérons tous un retour à la normale le plus vite possible. Mais nous avons appris à nous montrer patients. »